Une dune est un relief composé de sable. Des dunes, dites «dunes hydrauliques», peuvent se former et se déplacer sous la mer. Toutes les dunes étant composées de sable, on ne parle pas de « dune de sable », sauf pour préciser la qualité du sable qui la compose : « dune de sable blanc ». Le mot « dune » provient d'un mot néerlandais duin : colline.
A
marée basse, le sable se dessèche en surface et le vent entraîne
les grains vers la zone de laisse de marée haute. Le sable
s'accumule à cet endroit sur les débris apportés par la mer
-laisses de mer- et une dune embryonnaire peut alors s'installer.
Une pente faible se développe côté mer. Le vent poussant les
grains a tendance à faire grandir et avancer la dune vers
l'intérieur.
Ce modèle théorique de formation est à nuancer :
ce que le vent apporte un jour, il peut l'enlever le lendemain.
Le
cordon de dunes peut-être mis à mal sous l'effet conjugué d'une
tempête et d'une marée de fort coefficient. En un temps très bref,
quelques mètres de dune peuvent être engloutis par la mer. Au lieu
d'une dune qui monte en pente douce face au rivage, on obtient alors
une "falaise" de sable, signe d'une dune fragile que le
promeneur doit absolument éviter de piétiner pour ne pas aggraver
la situation.
Les dunes flamandes, qui correspondent au massif
dunaire du platier, sont parallèles aux vents dominants. Le cordon
littoral est ici plus étroit que sur la bande côtière du cap Gris
Nez à la baie de Somme. A l’arrière de ce cordon dunaire se sont
développés les polders.
La protection des dunes
L'espace
dunaire est un milieu fragile, menacé essentiellement par la mer et
le vent. C'est pour lutter contre ces deux phénomènes que la plage
du platier a été plantée de pieux. On y rencontre deux types de
dispositifs. Tout d'abord ceux qui ont pour fonction de réduire
l'action des vagues. Ce sont les alignements de pieux plantés
perpendiculairement à la côte qui s'étirent sur des centaines de
mètres à marée basse. Les mouettes et goélands aiment à s'y
poser lorsqu'ils dépassent encore des flots à marée montante.
Il y a un peu plus d'une dizaine d'années, au Nord du lotissement des Ecardines, on a planté deux longues rangées de pieux de chêne, parallèlement au cordon dunaire, pour que la plage puisse s'engraisser.
Plus récemment six « casiers » à sable ont été installés juste au pied de la dune blanche. Ils ont pour fonction de capturer le sable afin d'engraisser le haut de plage. Entre chaque grand poteau, on installe des ganivelles en châtaignier. L'écartement restreint entre chaque morceau de bois favorise l'accumulation de sable. Une nouvelle campagne est en cours actuellement (printemps 2010). Ces derniers travaux s'élèvent à 100100 € et font l'objet d'un partenariat entre l'Etat, la Région, le Conseil Général, le Conservatoire du Littoral et la Communauté de Communes de la Région d'Audruicq.
D'autres facteurs, tels que la qualité de la couverture végétale ou l'action de l'homme doivent aussi être pris en compte pour protéger le cordon dunaire. C'est pourquoi l'accès à la plage se fait par des sentiers balisés pour éviter que les baigneurs et promeneurs ne piétinent les plantations d'oyats.
Toutes ces précautions sont indispensables, car le cordon dunaire est fragile. Ce que l'homme patiemment s'attache à protéger, la marée et le vent peuvent l'emporter rapidement.
Pour en savoir plus : Lire l'article de la Voix du Nord du 3 mars 2010.
Les milieux
La
réserve du platier permet d'observer sur un espace relativement
réduit plusieurs milieux naturels.
En cheminant de la mer vers
l'intérieur, on retrouve la succession suivante :
Les vasières et les prairies humides
- nordique ou glaciaire (la soude commune)
- méridional
(l'euphorbe)
- sec (l'orpin)
- humide (le saule)
- enrichi
(le sureau)
- ensoleillé (l'argousier)
Dune
embryonnaire
Sur
le haut de la plage, juste après la limite de haute mer, des "bébés"
dunes commencent à se former. Sur les laisses de mer couvertes de
sable par le vent, le cakilier et le chiendent maritime fixent ces
premiers monticules de sable.
La dune embryonnaire est
particulièrement fragile et sensible aux caprices de la météo. Une
tempête peut la réduire à néant.
Les plantes de la dune embryonnaire : (voir "plantes du bord de mer")
Cakilier
maritime
Le
Chiendent des sables
La
Soude brûlée
Le
Pourprier de mer
Dune
blanche
Caractérisée
par la couleur jaune clair du sable, elle est toujours en mouvement.
L'oyat la fixe de manière naturelle. Dans certains endroits l'homme
organise des plantations, pour limiter les déplacements et l'érosion
due au vent. L'oyat est la plante typique de la dune blanche, mais on
peut aussi trouver quelques autres plantes capables de se développer
sur ce sol en voie de stabilisation.
Le cordon littoral de
dune blanche a une fonction très importante de protection de
l'arrière pays et des polders. C'est lui qui empêche la mer de se
répandre dans les terres proches qui sont bien souvent en dessous du
niveau de la haute mer.
Dune
grise
Elle est située entre la dune blanche et la dune à fourrés. La dune grise doit son nom à son tapis de mousse qui la recouvre en grande partie. La tortula ruraliformis devient gris foncé en séchant. Mais elle reprend une couleur vert pâle dès la première pluie.
Dune
arbustive (ou à fourrés)
Après la mousse de la dune grise, on entre dans la dune à fourrés. L'argousier, le troène, l'églantier et le sureau constituent un fourré impénétrable. C'est le refuge des passereaux. Ici la dune est bien fixée et moins fragile.
Dune
boisée
La
dune boisée est située à l'arrière du littoral. Elle est composée
de pins maritimes et de chênes verts. Elle constitue le stade ultime
de l'évolution de la dune. L'arrière de la dune, là où l'homme a
planté au 19e siècle des pins maritimes.
Aux côtés des
pins plantés par l'homme, subsiste l'espèce autochtone. Le chêne
vert est également bien représenté sur les dunes boisées.
Les
vasières et prairies humides
Vasières
Une vasière est un habitat littoral, estuarien ou sous-marin constitué de matériaux sédimentés.
C'est l'habitat privilégié de certaines espèces et une zone de ponte et de refuge pour de nombreuses larves et alevins. Un biofilm se forme à l'interface vase/eau ou vase/air. Ces interfaces sont des écotones particuliers.
Les vasières littorales peuvent être fixées par des mangroves ou dues à la conjonction de configurations particulières de courants et du trait de côte. Elles constituent une source importante de nourriture pour des oiseaux d'eau spécialisés, canards ou limicoles (souvent caractérisés par un long bec leur permettant d'aller chercher des invertébrés dans la vase).
Etat,
pressions, menaces
Les vasières littorales sont - selon les cas - en progression ou plus souvent en régression (80 % des vasières auraient disparu au XXème siècle en France) presque partout dans le monde, à cause respectivement de l'augmentation de l'érosion du trait de côte et de l'érosion des continents, et à cause de l'extension des ports et de l'activité portuaire ou des curages faits pour permettre la circulation des navires.
Les vasières sont aussi des endroits qui peuvent être gravement pollués par l'adsorption de polluants sur les sédiments, et par l'accumulation de plomb de chasse, là où cette chasse a été pratiquée ou l'est encore.
En France, les vasières les plus importantes sont en Baie du Mont Saint-Michel, en Baie d'Audierne et du Golfe du Morbihan. De nombreux estuaires en contiennent aussi.
Les
vasières sont des écosystèmes à forte productivité qui attirent
bon nombre d'oiseaux (limicoles) qui viennent s'y nourrir.
Notons
que le mot gwaz (oie en breton) est un parfait homophone de
vase. Il n'est pas invraisemblable d'imaginer que gwaz ait donné
vase, vasière et sans doute aussi oiseau, mot pour lequel les
étymologistes ne semblent pas savoir exactement son origine
!
Essayez de dire : " Je vois des petits gwazeaux sur la
gwasière "
Les
vasières littorales sont caractérisées par une dichotomie
frappante : en aval la slikke et en amont le schorre.
La
slikke correspond à la partie de la vasière qui est recouverte à
chaque marée. Elle est essentiellement composée de vases molles,
d'apparence lisse et sans végétation. Elle abrite une faune
composée d'espèces bivalves (palourdes, coques...) et de petits
gastéropodes brouteurs. Ces sites sont fréquentés par des oiseaux
limicoles.
Le
schorre (la palud : nom local), c'est la partie haute de la vasière.
Il n'est recouvert seulement qu'aux grandes marées. L'opposition
entre ces deux milieux est marquée par la végétation.
Le schorre est caractérisé par une végétation halophile (adaptée au sel) répartie par étages. Le bas schorre recouvert à chaque marée, excepté pendant les mortes eaux, est colonisé par des plantes, telles que la soude et l'aster. Le moyen schorre présente une végétation d'aspect buissonneux, dû à l'obione. Le haut schorre est composé de salicornes, de spartines, de lavandes de mer (limonium). Le petit statice (limonium humile) ou petite lavande de mer est une espèce rare. Elle n'existe en France que dans quelques anses de la rade de Brest, notamment dans l'Anse de Kéroullé.
Prairies
humides
Ce
sont des surfaces herbeuses situées en zone alluviale.
L’alimentation en eau de ces terrains est essentiellement assurée
par une nappe libre plus ou moins proche de la surface. Ces prairies
se développent sur des sols riches en alluvions et sont souvent
inondées une partie de l’année.
On peut distinguer :
les prairies fauchées où se développe une végétation commune mais diversifiée ;
les prairies pâturées.
Intérêts
De très nombreux oiseaux migrateurs (limicoles et échassiers notamment) y trouvent repos et nourriture lors de leurs haltes.
Des espèces rares comme le Râle des genêts y assurent leur reproduction.
Menaces
La régression progressive de l’élevage a provoqué une baisse importante des surfaces en prairie.
Leur disparition s’est surtout effectuée au profit des cultures (maïs). L’apparition de boisements spontanés ou artificiels (populiculture) a entraîné la fermeture et le morcellement de ce milieu.
Gestion
Objectif
Assurer le maintien de grands ensembles de prairies, notamment par des mesures agri-environnementales.
Appliquer pour la populiculture des cahiers des charges qui incluent des préconisations environnementales adaptées aux spécificités locales et qui précisent les règles de culture.
Entretien
L’entretien des prairies se limite à une fauche tardive annuelle après la nidification des oiseaux nichant au sol (souvent après le 15 juillet). La pratique de la fauche de type « sympa » (voir schémas ci-dessous) à vitesse réduite (moins de 10 km/h) permet la fuite des oiseaux.
Les
petites mares d'eau douce
Si l’on excepte les grandes mares face à l’observatoire principal, le platier dispose de quelques petites mares d’eau douce. Elles ont en commun leur situation ; elles se trouvent souvent en bordure de dune à fourrés.
Ces mares, dont le niveau varie en fonction de la saison et de la pluviosité, sont autant de petits écosystèmes qui offrent le gîte et le couvert à de nombreux petits animaux, en particulier des batraciens et de nombreux insectes.