Les Plantes



Sur le littoral, les conditions de vie sont caractérisées par:

En conséquence, les herbes seront :

- Xérophiles : qui aiment la sécheresse
-
Anémophiles : qui aiment le vent
-
Arénicoles : qui vivent dans le sable
-
Héliophiles : qui aiment le soleil
-
Halophiles : qui aiment le sel

Ces "gros" mots ne sont pas utilisés ici pour épater le lecteur de passage, mais surtout car ils sont très utilisés dans les flores que le botaniste occasionnel a souvent en poche.



La Dune embryonnaire

Cakilier maritime (Cakile maritima)

Le cakilier maritime aussi appelé coquillier maritime ou roquette de mer, (Cakile maritima, famille des crucifères).

Le sel ne fait pas peur à cette plante de la famille du chou, qui pousse sur les débris apportés par la mer, juste à la limite de la marée haute. Les feuilles sont épaisses et luisantes. Elle est fréquente en bord de mer. Ses graines peuvent être transportées par la marée pour germer ensuite sur une autre plage. Le cakilier dépasse rarement les 30 cm, battu qu'il est en permanence par les vents.

La floraison apparaît pendant toute la durée de l'été et se prolonge jusqu'à la Toussaint. Les fleurs à quatre pétales sont blanches, légèrement rosées ou violacées. Les graines apparaissent après la floraison dans des sortes de gousses. 

Cakilier_maritime

Le Chiendent des sables (Elytrigia juncea)

En front de mer, avec le cakilier, se trouve le chiendent des sables. C'est une herbe vivace, en touffe de 25 à 50 cm. Il possède des feuilles fines de 6 mm. C’est le premier obstacle qui arrête le sable poussé par le vent sur la plage. Principal artisan de la dune embryonnaire, sa disparition mettrait en péril toute la zone dunaire qui ne supporte pas le contact direct avec la mer. Il prépare le terrain pour l’oyat qui arrive juste derrière lui et supporte moins bien les embruns salés. Plus petit que ce dernier, en touffes moins denses, le chiendent se reconnaît à son épi plus fin, où les graines alternent à gauche et à droite. Ses racines qui forment un rhizome, peuvent atteindre plusieurs mètres de longueur et retiennent le sable. Tout comme l’oyat, il résiste très bien à l’enfouissement. Le sel, transporté par les embruns, ne le dérange pas. Il trouve sa nourriture dans les déchets organiques déposés par la marée haute dans les laisses de mer. 

Chiendent_des_sables

La Soude brûlée (Salsola kali)

Vous pourrez rencontrer la soude brûlée en bordure de plage, à la limite de la ligne de marée haute, principalement du côté de l'Abri côtier. C'est une plante caractéristique de ce milieu ; elle s'installe volontiers sur la dune embryonnaire. En effet, elle ne craint pas les embruns et elle apprécie un sol contenant du sel. En revanche, elle n'est pas très appréciée des baigneurs, car ses feuilles allongées se terminent par des épines. On l'appelle d'ailleurs parfois soude épineuse. Généralement peu élevée, elle s'étale. Les pieds peuvent avoir 60 à 80 cm de large.

Autrefois elle était récoltée puis brûlée. De ces cendres on obtenait de la soude qui entrait dans la composition de savons ou était utilisée dans l'industrie du verre. Son nom scientifique salsola kali le rappelle -du latin : salus : salé et de l'arabe al quili : potasse-. 

Soude_brûlée

Le Pourpier de mer (Honckenya peploides)

Le pourpier de mer aussi appelé honkénie faux pourpier est la première plante vivace à s'installer avec le cakilier, en front de mer, à la limite supérieure des marées. Ses tiges rampantes ont la capacité de s'enraciner au niveau de leurs noeuds, ce qui facilite son expansion et sa résistance à l'ensevelissement. Elle ressemble à une plante grasse avec ses feuilles charnues.
La floraison intervient de mai à juillet. Sur le platier, on la rencontre en abondance à l'est sur les espaces gazonnés à proximité des vasières.

Elle doit son nom au botaniste allemand Honckeny (1724-1805).

Pourpier_de_mer

La Dune Blanche

L'Elyme des sables (Leymus arenarius)

L'Elyme des sables, parfois aussi appelée seigle de mer ou grand oyat, partage avec lui le même habitat. Elle est beaucoup plus rare que l'oyat lui-même au platier. Vous la trouverez en quelques stations, du côté de l'abri côtier et du "fer à cheval".
Une de ses caractéristiques essentielles réside dans ses feuilles larges de plus d'un centimètre, raides, enroulées vers l'extrémité.
Comme l'oyat, ses racines se développent en un long rhizome rampant et vigoureux.
Cette plante est une espèce protégée sur l'ensemble du territoire français.

Elyme_des_sables

L'Euphorbe maritime (Euphorbia paralias)

Vous la trouverez au platier sur la dune blanche, en bordure de la dune embryonnaire.
Les racines de la plante s'enfoncent très profondément dans le sable, pour trouver l'eau nécessaire à sa survie.

Les tiges contiennent un liquide (latex) blanc, visqueux, toxique, irritant au contact de la peau. Elle était utilisée en médecine populaire en application contre les verrues.
Cette toxicité n'arrête pas pour autant la chenille du sphinx de l'euphorbe qui l'adore au point d'en avoir fait sa nourriture quasi exclusive. Cette chenille aux couleurs chatoyantes peut atteindre 8 cm. Sa superbe livrée décourage les prédateurs qui y voient le signe d'un goût infect... et donc la respectent. Elle se transforme ensuite en un papillon assez terne aux ailes antérieures brun grisâtre et aux ailes postérieures roses, mesurant 64 à 78 mm d'envergure. 

Euphorbe_maritime

Le Cirse lancéolé (Cirsum vulgare)

Moins prolifique que son cousin le cirse des champs, il figure néanmoins en bonne place sur la liste des " mauvaises herbes ". Peu difficile pour ce qui concerne le sol, il s'installe un peu partout, friches, terrains vagues, bords de chemins ou prairies pâturées. Vous pourrez donc le rencontrer au hasard d'une promenade en bord de pré, mais aussi sur le côté d'un sentier dans la dune à fourrés. C'est une plante très commune, robuste et fortement épineuse. Ses tiges sont hérissées d'aiguilles et dissuadent le promeneur et la plupart des animaux de la couper ou de la manger. Elle doit son qualificatif "lancéolé" à la forme de ses feuilles qui rappellent une pointe de lance.

Le genre cirsium compte 250 espèces, présentes dans l'hémisphère nord. Le nom vient du grec "kirsos" qui veut dire "varice". En effet les chardons étaient réputés soigner ces dernières.

Le chardon est l'emblème de l'Ecosse. On raconte qu'en 1010, alors que des Vikings essayaient de conquérir l'Ecosse, ils voulurent attaquer, de nuit, le château de Stains. Pour ne pas faire trop de bruit, ils enlevèrent leurs chaussures. Bien mal leur en a pris car en sautant dans un fossé qui était à sec, les malheureux tombèrent sur des chardons.

La suite est facile à imaginer. Alertée par les cris de douleur des assaillants, la garnison fit face avec vigueur. Le château ne fut pas pris et le chardon devint un emblème national.

Cirse_lancéolé

Le Liseron des sables (Calystegia soldanella)

Le liseron de mer est aussi appelé liseron soldanelle, liseron des sables ou liseron des dunes. On le trouve dans la dune blanche, souvent au pied de plants d'oyats en associatin avec les chiendents et les euphorbes paralias. Les racines en rhizome rampant s'enfoncent jusqu'à 1,50 m de profondeur. La tige est couchée ou rampante à même le sol et atteint 50 cm. Les feuilles arrondies sont charnues et en forme de rein. Les fleurs ont une corolle ouverte en trompette de 5 cm de longueur, à cinq raies blanches, sur un long pédoncule. Elles sont souvent solitaires, parfois par deux. La floraison a lieu de juin à août. 

Liseron_des_sables

L'Oyat (Ammophila arenaria)

L'oyat est la plante caractéristique de la dune blanche. Il pousse en touffes compactes.
Il fixe le sable grâce à ses racines qui constituent un réseau important.
Ces racines forment un rhizome traçant, d'où partent de nouvelles touffes.
La plante est assez fragile. Elle ne supporte pas bien l'action du vent et encore moins le piétinement des marcheurs ou le passage de motos.
Elle est aussi sensible au sel et ne se retrouve donc pas en première ligne sur le front de mer.
L'oyat est une graminée aux épis allongés en forme de fuseau.
Les feuilles sont effilées vers leur pointe et enroulées sur elles-mêmes, ce qui limite l'évaporation, protégeant ainsi la plante de la sécheresse. Précision importante pour le promeneur : les feuilles sont particulièrement coupantes pour les doigts, si l'on n'y fait pas attention. L'oyat est utilisé pour fixer la dune depuis le XIXème siècle. Il est fréquemment replanté pour protéger des zones fragilisées de la dune blanche. Ces zones sont alors interdites d'accès, le temps que la plante fasse son travail de fixation.

Oyat

Le Panicaut maritime (Eryngium maritimum)

Ce joli "chardon* bleu" est une espèce caractéristique de la dune blanche. Le Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres en a fait son emblème. Il est aussi connu sous les noms suivants : chardon bleu, chardon des dunes, chardon maritime ou encore panicaut maritime.
Menacée par des cueillettes excessives, la plante est maintenant protégée : plus question de couper quelques fleurs pour agrémenter vos bouquets secs.
Vu son habitat très particulier (sols sablonneux légèrement salés), son aire de répartition est limitée ; présente sur les côtes, elle est très rare en Europe centrale.

Le panicaut fleurit de juin à octobre. En hiver, ce cousin de la carotte vit sur les réserves accumulées dans sa forte racine, qui peut atteindre jusqu'à 2 ou 3 m de profondeur. Elle permet aussi à la plante de résister au vent et de trouver de l'eau en profondeur aux périodes les plus chaudes et sèches de l'année. Par son système racinaire, le panicaut contribue comme l'oyat à fixer la dune.

* Le terme de chardon est utilisé par abus de langage, en effet le panicaut n'est pas un chardon... Il n'appartient pas à la famille des Astéracae (ex composées) où l'on trouve les chardons, mais à celle des Apiaceae (ex ombellifères) où l'on trouve les carottes. 

Panicaut_maritime

Le Pavot cornu (Glaucium flavum)

Le pavot cornu est visible sur la réserve, près de l'endroit appelé "fer à cheval". Il semble s'être installé ici récemment. Cette plante affectionne les graviers et les sables littoraux, mais aussi la chaleur. Elle se retrouve aussi dans les lits des rivières méditerranéennes asséchées l'été. Alors qu'on peut la rencontrer sur les côtes atlantique et de la Manche, sa présence chez nous, face à la mer du Nord, est rare.
On l'appelle aussi glaucienne ou pavot jaune.
De la famille du coquelicot et du pavot, la fleur en a l'apparence mais pas la couleur. Comme eux, la plante contient des alcaloïdes. Le suc laiteux orangé, qui coule dans les tiges et les feuilles, la protège des herbivores.

Après la floraison, on voit apparaître de grands fruits caractéristiques, recourbés, qui peuvent atteindre une vingtaine de centimètres et qui ont inspiré le nom de pavot cornu. 

Pavot_cornu

Le Séneçon jacobée (Senecio jacobaea)

Le séneçon jacobée, herbe de Jacob ou fleur Saint-Jacques doit son nom à sa période de floraison : autour de la Saint Jacques, le 25 juillet. Séneçon, vient en revanche du latin "senex" qui signifie vieillard, ceci en allusion à ses fruits sous la forme de petits "plumeaux" blancs comme les cheveux ou la barbe des vieillards.

Le séneçon jacobée forme une rosette de feuillage la première année puis s’élance en hauteur pour étaler ses jolies fleurs d’un jaune vif, l’année suivante.

Il affectionne particulièrement l'humidité du climat maritime. Il tolère une ombre légère, mais pousse mieux dans des lieux ouverts. Il est particulièrement commun dans les lieux à faible concurrence végétale, comme les pâturages surexploités et les dunes. Les racines sont mycorhizées par des champignons, qui améliorent probablement la nutrition de la plante dans les sols pauvres ou en présence d'une concurrence végétale.

Il est toxique pour le bétail, car il contient des alcaloïdes qui ne sont pas en eux-mêmes toxiques, mais qui s'oxydent dans le foie. Ces alcaloïdes provoquent à long terme des insuffisances hépatiques et la mort. Les chevaux et les bovins sont les plus menacés. 

Senecon_jacobee

La Dune Grise

Le Cynoglosse (Cynoglossum officinale)

Le cynoglosse aime bien le terrain sablonneux de la dune. On peut le rencontrer au bord des sentiers, dans la dune à fourrés et en bordure de la dune grise.
Cette plante doit son nom à la forme allongée et lancéolée de ses feuilles. En effet cynoglosse nous vient du grec et veut dire "langue de chien". Puisque nous en sommes à la rubrique "animale", profitons en pour mentionner aussi son odeur de souris.

Elle est bisannuelle. Le premier printemps elle se signale par une large rosette de belles feuilles un peu molles. Ensuite la plante prend de la hauteur et des grappes de fleurs rouges, lie de vin, se développent en juin et juillet principalement.
A l'automne et l'hiver suivant, la plante desséchée est encore présente au bord des chemins. Les fruits hérissés de fines épines crochues s'accrochent aux vêtements.

Le cynoglosse a aussi quelques applications médicinales, il calme les toux sèches et nerveuses. Parfait calmant et sédatif, il procure aussi un bon sommeil. 

Cynoglosse

Le Bec-de-grue (Erodium cicutarium)

Ce petit géranium s'appelle "bec-de-grue" ou "bec-de-cigogne" ou encore "Erodium à feuilles de ciguë". Toutes ces appellations font référence à la forme des fruits, qui rappellent un bec de grue, de cigogne ou de héron (en grec, erôdion désigne le héron). Cette petite plante est présente sur les pelouses de la dune grise. Là, elle dépasse rarement les 15 cm.
Les fleurs apparaissent à partir d’avril et sont visibles jusqu’en septembre. Elles sont roses à rose pâle et ont cinq pétales. Un long pédoncule porte une inflorescence de type ombelle, où sont groupées 2 à 8 fleurs. A sa base, des petites bractées brunes et pointues sont visibles.
Les feuilles sont velues, hérissées et colorées en rouge. Celles inférieures sont disposées en rosette facilement reconnaissable, même en dehors de la période de floraison.
Dans les jardins, le bec-de-grue est considéré comme une mauvaise herbe. 

Bec_de_grue

La Bugrane rampante (Ononis repens)

La bugrane fleurit de juin à septembre. C'est une plante caractéristique de la dune grise. On la retouve souvent en compagnie du gaillet jaune et de la fétuque. Elle est commune sur la réserve et on la reconnaît facilement. Elle dépasse rarement les 20 cm de hauteur et forme des tapis assez denses. Ses tiges rameuses portent parfois des épines et sont comme les feuilles, couvertes de poils collants. 

Son appellation scientifique vient du grec onos, âne, et onémi, délecter : plante qui plaît aux ânes.

On l'appelle aussi communément "arrête boeuf". Ses tiges résistantes passent pour être capables d'arrêter la charrue. 

Bugrane_rampante

Le Céraiste diffus (Cerastium duffusum)

Avec les premiers jours du printemps arrive le céraiste diffus, petite plante que vous pourrez croiser sur les pelouses rases en bordure des sentiers à l'est de la réserve ou en compagnie de la mousse tortule sur la dune grise. Pour l'admirer de près, il vous faudra vous mettre à quatre pattes, car elle est très basse, tout comme le saxifrage à trois doigts et la drave printanière qui fleurissent à la même période.

Elle se retrouve sur toutes les côtes de la mer du Nord de l'Angleterre à la Norvège. Les Anglais l'ont baptisée
sea mouse ear, oreille de souris de la mer... peut-être en référence au duvet de poils qui tapisse ses petites feuilles.

Les pétales blancs sont bifides, c'est-à-dire qu'ils sont partagés en deux. On rencontre des fleurs à 5 et à 4 pétales.

Les céraistes tiennent leur nom du grec "
kerastès" qui signifie corne, par allusion à la forme des fruits.

La confusion est possible avec le céraiste à cinq étamines, (
Cerastium semidecamdrum) répertorié aussi au platier, et qui affectionne lui aussi les sols sablonneux. Seul un botaniste averti muni d'une loupe peut identifier avec certitude l'un et l'autre.

Ceraiste_diffus

La Fléole des sables (Phleum arenarium)


On utilise parfois l'orthographe suivante : Phléole des sables.

Herbe en petites touffes, que l'on va principalement trouver sur la dune grise, souvent en compagnie du vulpin à une seule glume (Vulpia fasciculata). Occasionnellement, elle est l'hôte du côté le plus protégé de la dune blanche. 

En France, elle est localisée essentiellement sur tout le littoral, mais on peut la renconter plus rarement à l'intérieur des terres, sur des terrains sablonneux.

Les racines, fibreuses, sont peu profondes ; ainsi cette graminée s'arrache-t-elle facilement. Pas sur la réserve, bien entendu  !!. 

Fleole_des_sables

Le Sedum âcre (Sedum acre)

Le sedum âcre est un champion du changement d'identité. Jugez plutôt : le gaillard est aussi appelé orpin âcre, orpin brûlant, orpin réfléchi, petit poivre, poivre des moines, poivre des murailles, poivre sauvage, vermiculaire, gazon d'or et enfin sedum âcre. A la fin du printemps ses fleurs jaune vif donnent des couleurs à la dune grise.

Sa capacité à résister aux milieux les plus arides est étonnante.
Autrefois plante médicinale, elle était utilisée contre les cors et les durillons. Elle est en réalité très irritante, d'où ces appellations "poivre", "brûlant". 

Sedum_acre

La pensée de Curtis (Viola saxatilis subsp. Curtisii)

Voici un des trésors des dunes du Nord Pas-de-Calais. De 5 à 15 cm de hauteur, la pensée de Curtis fleurit d’avril à septembre. Celui qui n’a pas peur de se baisser pourra admirer ses couleurs délicates qui passent du violet foncé à un tendre pastel rehaussé d’une tache jaune vif en son centre. C’est une plante des pelouses des dunes côtières, elle préfère les endroits un peu frais et assez pauvres en humus, sur les pourtours des dépressions arrière dunaires ou au bord des chemins. 

Elle se fait assez rare sur le platier, son espace vital étant à certains endroits grignoté par l’avance inexorable des argousiers. C’est à l’ouest de la plage du Casino, en limite ouest de la réserve que l’on a le plus de chance de la rencontrer. On peut en trouver de manière plus abondante un peu plus à l'est sur le littoral, dans les dunes côtières entre Dunkerque et Bray-Dunes.

L’espèce essentiellement présente dans le Nord Pas-de-Calais et un peu sur le littoral de la Somme est protégée au niveau national.

Pensee_de_Curtis

La Tortule (Syntrichia ruraliformis)

La tortule (tortula ruraliformis) est très commune sur la dune grise.
Celle-ci lui doit même son adjectif : grise.
En effet la tortule devient grise en absence d'humidité. Un peu de pluie et le changement est radical, en quelques secondes, voire instantanément, la mousse reprend une couleur verte jaune très éclatante. Cette capacité à reverdir s'appelle la reviviscence. 

Juste après la dune blanche, elle contribue à fixer la dune sur un sable stabilisé. Elle affectionne les terrains légèrement calcaires. Elle est pionnière, c'est en effet une des premières plantes à s'installer sur la lisière de la dune blanche. Comme toutes les mousses, elle ne développe pas de racines et reste très fragile. Elle supporte mal le piétinement.

Tortule

La Dune à Fourrés

L'Argousier (Hyppophae rhamnoides)

Originaire d'Europe et d'Asie, l'argousier (Hippophae rhamnoides) appartient à la famille des éléagnacées. C'est un petit arbre épineux aux branches gris-brun, haut de 1 à 3m. Il se développe en gros buissons impénétrables, ses épines sont redoutables. Les feuilles sont caduques, alternes, simples, brièvement pétiolées, lancéolées, gris-vert à la face supérieure et gris argenté à la face inférieure. Il est dioïque, c'est-à-dire qu'il y a des plants mâles et des plants femelles. Les fleurs unisexuées sont jaunâtres. Les fleurs mâles sont réunies en petits chatons, les fleurs femelles sont solitaires. Les fruits (drupes) orange sont ovoïdes et ont un noyau dur qui contient la graine. Ils apparaissent en automne et restent sur les branches dépouillées, servant de garde manger aux oiseaux pendant l'hiver. Ils sont extrêmement riches en vitamines C et E, carotène, acides aminés et minéraux.

Cet arbuste, qui fleurit en avril ou en mai, se plaît aussi tout particulièrement dans le sol sableux du bord de mer. Il est peu exigeant, pourvu qu'il ait du soleil et que le sol contienne du calcium. Mais il ne supporte pas la concurrence et ne peut se développer à l'ombre d'autres arbres. On le trouve souvent parmi les cailloux au bord de torrents, dans les endroits pierreux et arides, depuis la mer jusqu'à la montagne.

Au platier, régulièrement, l'argousier est envahi de "nids" soyeux de chenilles. Il s'agit des chenilles du bombyx cul brun, qui donneront un petit papillon de nuit blanchâtre. Attention, on ne touche pas ! Les chenilles sont couvertes de poils particulièrement urticants.
Pratiquement toutes les parties de l'argousier sont utilisées : baies, graines, feuilles et écorce dont on tire huile, jus et extraits. Plus de 200 produits différents sont fabriqués à partir de l'argousier, dont des produits pharmaceutiques, des produits cosmétiques, des tisanes, des aliments pour animaux, des boissons santé et pour sportifs, des aliments (confitures et gelées), des boissons, des teintures, des friandises, des liqueurs. Il n'en a pas toujours été ainsi : le nom scientifique de la plante (hippophae) vient du grec et signifie tue-cheval, les Anciens considéraient le fruit comme toxique.
En Chine, on fabrique des boissons à partir de la baie. Elles étaient même le "breuvage officiel" des athlètes chinois lors des Jeux Olympiques de Séoul. En URSS, le fruit faisait partie du régime des cosmonautes et on en a fait une crème protégeant contre les radiations cosmiques. 

Attention cependant, tout ce qui est rond et rouge dans un buisson d'argousier n'est pas à coup sûr le fruit de ce dernier - qui d'ailleurs tire sur l'orangé - . La bryone peut, avec ses fruits rouges et toxiques tromper le promeneur non averti qui en sera quitte, en cas d'ingestion, au mieux pour des dérangements intestinaux, au pire des douleurs abdominales violentes et des lésions bucco-pharyngées...

Argousier

L'Aubépine (Crataegus monogyna)

L'aubépine est un arbrisseau buissonnant et épineux de 2 à 4 m de haut en moyenne. Le tronc au bois très dur est recouvert d'une écorce lisse et gris clair quand elle est jeune, puis fendillée et brune ensuite. Ce tronc se divise en nombreux rameaux hérissés de fortes épines. L'arbuste se plaît en terrain ensoleillé. Il est fréquent dans les haies et colonise les terres abandonnées.
Ses feuilles caduques sont lobées et de couleur vert brillant. Elles apparaissent avant les fleurs.

Les fleurs odorantes, de couleur blanche ou légèrement rosée, sortent dès le début du printemps en petits bouquets. L’arbuste est alors entièrement blanc.
Les fruits sont des petites drupes ovoïdes rouges, appelés "cenelles".

L'aubépine est dans certains endroits menacée par une maladie qui jaunit les feuilles, appelée le feu bactérien.

Aubepine

La Bryone dioïque (Bryonica dioica)

Aussi appelée navet du diable, rave de serpent, vigne blanche, fausse coloquinte, vous trouverez la bryone enroulée parmi les branches d'argousier.
Cette longue plante grimpante s'accroche sur les rameaux grâce à des petites vrilles qui s'enroulent autour des branches. C' est une liane qui a des pieds de deux sortes, les uns mâles avec des fleurs stériles, les autres, femelles, avec des fleurs qui donnent des fruits. Les fleurs femelles comportent une boule verte (pistil) au-dessous des pétales. Les fleurs mâles sont un peu plus grandes, à 3 étamines jaunes.

Attention, méfiez vous de cette plante particulièrement toxique. Le centre anti-poison de Lille nous décrit les signes cliniques suivants en cas d'ingestion :

- lésions bucco-pharyngées avec hypersalivation et soif.
- douleurs abdominales violentes, diarrhée, fièvre, crampe, somnolence, délire.

Au Moyen-Âge, on sculptait des formes humaines dans les épaisses racines de bryone, qui jouaient le même rôle que celles de mandragore, réputées pour leurs propriétés magiques.

Bryone_dioïque

L'Eglantier (Rosa canina)

L'églantier est un arbuste commun de 2 à 3 m de hauteur, aux longues branches arquées et épineuses, présent dans les haies, sur les bords des chemins et dans les terrains vagues. Au platier, on le trouve, dans la dune à fourrés, avec le sureau, les ronces et le troène.
C'est un rosier sauvage ; les fleurs, à 5 pétales blancs ou roses, sont discrètement odorantes. Il est facile à reconnaître, grâce à sa floraison et ses fruits.
Ce fruit est le "cynorrhodon". Il se compose d'akènes très durs et velus (poil à gratter), enfermés dans une coque charnue, rouge vif à maturité. Il est très riche en vitamines (C en particulier) et est utilisé pour faire des infusions. Les Grecs croyaient aux vertus des fruits contre la rage. Ils l'appelèrent "cynorrhodon" : ronce des chiens.

Parfois, il apparaît sur les branches d'églantier une touffe de filaments de 3 à 5 cm, qui se développe à partir d'un bourgeon. Il s'agit d'une galle commune appelée "bédégar", formée par le développement d'un hyménoptère (Cynipidae). Les femelles déposent au printemps des oeufs dans un bourgeon fermé. Pendant l'hiver, les larves se développent, puis se métamorphosent. Les adultes sortent au mois de mai.
Autrefois, on attribuait à ces galles de nombreuses vertus ; elles ont été utilisées contre les troubles digestifs et les affections urinaires.

Eglantier

La Morelle douce-amère (Solanum dulcamara)

La douce-amère est aussi appelée morelle grimpante, herbe à la fièvre, crève-chien ou vigne sauvage. Grimpante, vous la trouverez au platier essentiellement dans la dune à fourrés, en bordure de sentier.
Les fleurs, de forme étoilée, sont petites (10 à 20 mm) avec une corolle constituée de 5 pétales de couleur violette, laissant apparaître des étamines jaunes. Elles sont regroupées en cymes.

Cette plante de la famille de la tomate et de la pomme de terre fleurit de juin à septembre.

Elle donne un petit fruit très toxique. D'abord vert noir puis jaunâtre, il devient rouge à maturité. 

Morelle_douce_amere

Le Troène (Ligustrum vulgare)

Le troène commun est très présent dans les fourrés de la réserve. Il ressemble aux variétés latifolium et japonicum, taillables à merci, qui ont été très utilisées pour réaliser les haies ornementales de nos jardins. Les feuilles de notre exemplaire sauvage (Ligustrum vulgare) sont plus longues et effilées, légèrement coriaces. Leur face supérieure est vert sombre et brillante, leur face inférieure vert clair. Elles persistent une partie de l'hiver.


Les fleurs sont blanches et ont quatre pétales soudés en entonnoir. Leur parfum douceâtre est entêtant et se répand dans les fourrés en début d'été. Il attire les abeilles et autres insectes.

A l'automne des grappes de fruits noirs remplacent les fleurs. Ces baies, toxiques pour l'homme, provoquent des troubles digestifs en cas d'ingestion. Autrefois elles ont été utilisées pour fabriquer de l'encre. 

Troene

Le Sureau noir (Sambucus nigra)

Cet arbuste à feuilles caduques est très fréquent dans la dune à fourrés et dans la dune boisée. En mai et juin, les fleurs en ombelles attirent quantité de butineurs : abeilles, syrphes, mouches, papillons. Son bois est léger et très riche en moelle bien connue pour les expériences sur l'électricité statique que l'on pratique au lycée. On tirait de sa souche un bois dur ressemblant au buis.
Les branches et troncs morts sont fréquemment colonisés par des champignons appelés oreilles de Judas.

Autrefois cette plante était une véritable armoire à pharmacie à elle toute seule. Un cataplasme ou une infusion de feuilles de sureau pouvait semble-t-il guérir les inflammations oculaires, les maux de tête, les infections à champignons, l'eczéma, les foulures, les bleus, les hémorroïdes, les malaises à l'estomac, les tumeurs, les enflures, les brûlures, les coupures et bien d'autres.

Plus sérieusement, on fait avec les fruits d'excellentes confitures. Heureusement pour les passereaux du Platier la cueillette est interdite sur la réserve, ce qui leur laisse des vitamines à venir picorer avant l'hiver.

Enfin, pour essayer d'être complet sur cet arbuste les feuilles peuvent servir à confectionner un purin biologique qui permet de combattre le mildiou et les pucerons. La recette est simple : il faut laisser macérer 1 kg de feuilles pendant quelques jours dans 10 litres d'eau. Beaucoup d’intérêts donc pour cet arbuste très commun !

Sureau_noir

Les Prairies

Le Panicaut champêtre (Eryngium campestre)

Avec ses feuilles coriaces, le panicaut champêtre ou chardon roland s'adapte très bien aux sols secs. On le confond souvent avec un chardon alors qu'il n'appartient pas à la même famille : astéracées (ou composées) pour les chardons , apiacées (ou ombellifères, comme la carotte) pour notre panicaut. C'est un parent du panicaut maritime. Il bénéficie du statut de plante protégée régionalement, même en dehors de la réserve sa cueillette est donc interdite. Au platier, vous le trouverez en bordure de sentier, le long des pâtures. Ce n'est pas une plante caractéristique du milieu dunaire, mais elle a trouvé ici des sols secs qui lui conviennent. Ses racines peuvent atteindre la profondeur de 2 m.

C'est une plante épineuse à tiges très ramifiées et raides de 25 à 50 cm de haut. Elles sont entourées de bractées épineuses. Les fruits sont couverts d'écailles imbriquées.

Panicaut_champêtre

Le Petit cocriste (Rhinanthus minor)

Le petit cocriste est aussi connu sous le nom de rhinanthe crête de coq ou cocriste vrai.
Le nom rhinanthe vient de la forme de la fleur qui rappelle un nez - en grec : rhino veut dire nez et anthos, plante  -
C'est une plante annuelle, fréquente sur l'est du site, qui pousse dans la réserve en bordure des pâtures.
Elle a la particularité d'être hémiparasite, c'est à dire qu'elle prélève de la sève sur d'autres plantes - généralement des graminées -.
Les feuilles sont opposées, leur bordure est dentée. Les fleurs sont en corolle à deux lèvres avec un tube à la base. La lèvre supérieure porte deux dents, souvent de couleur bleue ou violette. Elles sont regroupées en épi terminal surmonté de bractées. Elle doit à ces bractées l'appellation crête de coq.

Petit_cocriste

La Dune Boisée

Les Vasières et les Prés Salés

L'Aster maritime (Aster tripolium)

L'aster maritime, aux fleurs aux couleurs délicates, n'est pas présent en grand nombre sur le platier. Il affectionne pourtant les terrains salés et on peut le rencontrer en septembre dans la partie Est de la réserve en compagnie de la lavande de mer, qui arrive à cette période, elle, en fin de floraison. Il est présent en France sur toutes les côtes et aussi de manière ponctuelle et exceptionnelle en Lorraine, là où il y du sel. 

Dans notre région, on le rencontre en grande quantité aux Hemmes de Marck à l'ouest du platier. Quelques exemplaires s'accrochent aussi sur les jetées du port de Dunkerque et les salines de Fort-Mardyck.
Malgré cette répartition clairsemée et sa présence assez rare, l'aster maritime n'est pas une espèce protégée.

En automne, quand la floraison est terminée, les graines, munies d'une aigrette restent longtemps accrochées à la plante. Le vent se charge ensuite de les disséminer.

Aster_maritime

La Bette maritime (Beta vulgaris susbs maritima)

La bette maritime aime bien avoir les pieds dans un sol salé. On la trouve, souvent solitaire, en limite des laisses de haute mer, un peu partout sur le platier. Elle est plus commune en méditerranée que sur la côte atlantique, sans toutefois être rare. Ce serait à partir de cette espèce, que l'on a obtenu la betterave à sucre et les autres betteraves cultivées.

Tout est bon dans la bette maritime :" La racine des betteraves sauvages, toujours blanche, est souvent assez charnue pour être intéressante. Sa saveur est généralement très sucrée, à condition de l'utiliser assez rapidement après la récolte. On la consommera crue, râpée dans les salades ou cuite. Si elle est ligneuse au centre, on pourra la cuire, puis la passer au moulin à légumes pour en faire une purée. Les feuilles forment un excellent légume sauvage. Comme chez les betteraves cultivées, on peut les manger crues ou cuites d'innombrables façons."* Bien sûr, vous ne pourrez tester vos talents culinaires sur les bettes de la réserve, toute cueillette étant naturellement interdite.

Bette_maritime

Le Chénopode rouge (Chenopodium rubrum)

Le chénopode rouge est une plante commune près de la mer. Comme tous les chenopodaceae (salicornes, bette maritime, sueda...) c'est une plante qui est adaptée pour supporter la sécheresse et le sel. Ses feuilles sont légèrement charnues et lui permettent de stocker l'eau.

De la même famille que les épinards, elle peut se consommer en lui appliquant les mêmes recettes.

La plante peut atteindre près d'un mètre, cependant elle n'est pas toujours dressée et peut se ramifier dès la base.

Le nom de chénopode vient du grec et veut dire patte d'oie (chenos = oie, podos = pied).

Chenopode_rouge

Le Glaux maritime (Glaux maritima)

Le glaux maritime est une petite plante que l'on rencontre sur les côtes de l'hémisphère nord. En France, il existe aussi quelques rares stations en Auvergne, autour de sources d'eau salée. En effet le glaux aime bien le sel, ses petites feuilles charnues témoignent de son adaptation à cet élément. 

C'est une plante caractéristique des prés salés, elle se situe sur des terrains, qui ne sont que très rarement recouverts par les grandes marées d'équinoxe.

A la fin du mois de mai, la floraison donne une jolie couleur rose aux dépressions de l'arrière dune.

Glaux_maritime

La Lavande de mer (Limonium vulgare)

La lavande de mer, aussi appelée immortelle bleue, saladelle commune, lilas de mer ou statice commun aime bien avoir les pieds dans un terrain salé. On la trouve à l'est de la réserve, au bord des vasières, dans des espaces où la mer n'arrive que lors de très grandes marées. Les fleurs qui apparaissent en juillet et août apportent des touches bleu "lavande" dans le paysage. C'est une plante familière des côtes et des estuaires ; elle se plaît dans un sol un peu vaseux et le sel ne l'effraie pas. Vivace, elle est recherchée comme fleur décorative dans les bouquets secs. Attention néanmoins ! Sur le territoire de la réserve toute cueillette est interdite. Des graines sont vendues chez les pépiniéristes, qui permettent à tout un chacun d'en planter dans son jardin et d'en faire ce qu'il veut. 

Lavande_de_mer

L'Obione (Halimione portulacoides)

L'obione ou halimione faux-pourpier est un petit arbrisseau de 30 à 60 cm de hauteur. Elle est aussi appelée arroche pourpière, arroche faux pourpier ou encore obione faux pourpier .

Vous la trouverez au platier, à l'est de la réserve, dans le secteur des vasières. Elle voisine avec la salicorne et, comme elle, peut également être utilisée à des fins alimentaires.
En effet, les feuilles de cette plante maritime ont une saveur salée agréable. Elles sont très bonnes, ajoutées crues dans les salades.

Obione

L'Obione pédonculée (Halimione pedonculata)

Promeneurs, attention où vous mettez les pieds ! S'il ne devait y avoir qu'une plante pour justifier la présence d'une réserve au platier, ce serait celle-là. En effet, l'obione pédonculée est une plante très rare que l'on ne rencontre plus en Europe du Nord Ouest que dans quelques stations très ponctuelles. En France, quatre localisations sont connues : estuaire de l'Authie, Fort vert, platier d'Oye et baie du Mont Saint Michel. L'espèce est en très forte régression depuis les années 60. A l'époque, on pouvait encore la rencontrer près du Tréport, en baie de Somme et aussi entre Gravelines et Dunkerque à l'emplacement actuel du complexe sidérurgique d'Arcelor.

Elle appartient à famille des chénopodiacées, tout comme la salicorne, les arroches, la bette maritime. Elle partage avec ces plantes un goût pour les terrains salés. Elle s'installe en limite de la ligne des marées hautes, au fond des estuaires, des baies ou de pannes dunaires ouvertes à la marée. Sur le platier, on la retrouve à l'est, au fond des mares asséchées, qui se retrouvent recouvertes par la mer quelquefois par an. Elle s'installe en compagnie de la salicorne, de la bette maritime, du limonium vulgaire et aussi du plantain corne de cerf. Elle aime bien les espaces ouverts, où elle ne subit pas une concurrence trop forte d'autres plantes.
C'est une plante basse de 15 cm de hauteur, les plus grands spécimens peuvent atteindre les 30 cm. Les feuilles sont oblongues, vertes et gris argenté. Elle se reconnaît surtout bien, en septembre et octobre, par les fruits très curieux qu'elle produit et qui lui donnent son nom. Confusion fréquente avec
Halimoine portulacoides (Arroche pourpière). Cette dernière, rencontrée dans des zones plus souvent inondées par la marée, possède des feuilles opposées dans la partie basse de la tige, alternes au-dessus. Chez la pédonculée, toutes les feuilles sont alternes.

L'espèce est protégée sur la totalité du territoire français depuis 1982.

Obione_pedonculee

La renoncule de Baudot (Ranunculus baudotii)

La renoncule de Baudot se rencontre dans les mares d'eau saumâtre à l'est de la réserve. 

La tige peut atteindre 1,50m de long. Les feuilles submergées sont fortement divisées et celles flottantes généralement trilobées. Les fleurs ont cinq pétales blancs, jaunes à la base. Elle fleurit de mai à septembre.

C'est une plante qui affectionne tout particulièrement les eaux saumâtres, peu profondes. On la rencontre surtout sur le littoral et dans les mares salées de Lorraine. C'est d'ailleurs là que Monsieur de Baudot, procureur du roi à Sarrebourg et aussi botaniste, l'identifia le premier vers 1840. Il donnera son nom à la plante.

Renoncule_de_Baudot

La Salicorne (Salicornia europaea)

La salicorne est une plante qui aime le sel. Vous la trouverez sur le platier à l'est, dans les vasières, avec l'obione et aussi à l'ouest, du côté de l'Abri côtier, sur des terrains occasionnellement recouverts par la mer lors des marées hautes de fort coefficient. Sur le site, deux ou trois espèces sont présentes. La plus répandue est la salicorne d'Europe, espèce protégée au niveau régional, dont la cueillette est strictement interdite.

C'est une plante curieuse. Les rameaux cylindriques charnus se ramifient en une touffe, pouvant atteindre à maturité une trentaine de centimètres. On l'appelle aussi perce pierre ou passe pierre.
Elle est utilisé comme condiment en cuisine. Les tiges tendres et charnues de la jeune salicorne récoltée en mai ou juin, croquantes et salées, peuvent se consommer crues, nature ou en vinaigrette, seules ou en salade avec d’autres ingrédients. Toutefois, si vous souhaitez en consommer maintenant sans tomber sous le coup de la loi, vous devrez vous en procurer en bocaux et provenant d'autres régions que le Nord Pas-de-Calais... 

Salicorne

La samole de Valérand (Samolus valerandi)

Petite plante discrète, la samole apparaît l'été au bord des mares asséchées mais gardant quand même un peu d'humidité, plutôt sur l'est de la réserve. Bien que légèrement halophile, elle préfère les mares qui ne sont pas régulièrement recouvertes d'eau de mer. Les fleurs blanches ont environ 3 mm de diamètre. 

Elle est victime de la dégradation ou de la disparition des zones humides par eutrophisation, drainage ou comblement, mise en culture, ainsi que l'artificialisation des bords de cours d'eau. Dans certaines régions de France, elle est désormais protégée.

D'après Pline l'ancien, les Celtes utilisaient cette plante pour soigner les boeufs et les porcs. La cueillette donnait lieu à des procédés magiques. Celui qui la cueillait devait être à jeun, l’arracher de la main gauche, ne pas la regarder et ne pas la mettre ailleurs que dans l’auge où on la broyait.

"Linné et plusieurs autres botanistes ont cru que ce nom signifiait originaire de l'île de Samos, mais c'est une erreur. Le Samolus était très anciennement connu des Celtes et son nom exprime en leur langue l'usage qu'ils en faisaient : san , salutaire et mos, porc. Le Samolus, dit Pline (liv 24, chap 11), passe parmi les Gaulois pour être bon contre les maladies des porcs….. …. Le nom spécifique de Valerand est celui de Dourez Valerand, botaniste du XVIème siècle."

Samole_de_Valerand

Le Statice à deux nervures (Limonium binervosum)

Le statice à deux nervures est un cousin de la lavande de mer. Plus petit, et aussi plus rare, il lui ressemble. Il partage avec elle, les mêmes zones, à l'est. Du premier coup d'oeil on pourrait très bien les confondre, les fleurs ayant les mêmes couleurs. Les différences sont cependant clairement affirmées lorsque l'on s'approche et que l'on s'intéresse particulièrement aux feuilles. Celles-ci sont disposées en rosette autour des tiges. Elle sont ovales, et laissent apparaître, sur la face inférieure, deux nervures de part et d'autre de la nervure centrale. De cette caractéristique provient le nom scientifique de "binervosum" (à deux nervures).

L'espèce est strictement protégée sur l'ensemble du territoire français. 

Statice_a_2_nervures

Le Suéda maritime (Suaeda maritima)

Le suéda maritime (dénommé aussi soude maritime) est bien une plante caractéristique des sols salés du littoral. Vous la trouverez dans des zones recouvertes par la mer lors de grandes marées. Au platier, elle prospère sur l'arrière de la plage, à l'ouest, du côté de l'Abricôtier. On la rencontre aussi à l'est dans les vasières éloignée de la mer partiellement asséchées l'été. 

De la famille des chénopodes, elle a une préférence pour les terrains riches en chlorures (sel) ou nitrates. Elle est bien adaptée à la sécheresse. En effet la présence de sel dans le sol "retient" l'eau. "La plante est obligée de se créer un milieu interne, dont la pression osmotique sera supérieure à celle du sol, d'où la richesse de ces plantes en ions sodium ou potassium."

Sueda_maritime