Les
insectes, de par leur taille, ne sont pas les animaux les plus
visibles, quand vous faites une petite promenade dans la réserve.
Cependant, ils sont bien présents et en nombre suffisant, pour faire
l’objet de quelques pages. Comme pour le reste, on trouve ici des
espèces très, voire extrêmement, spécialisées et adaptées aux
différents milieux et d’autres que l’on pourra retrouver en
forêt ou dans son jardin.
Quelques
généralités :
La
classe des insectes fait partie de l’embranchement des arthropodes
(animaux à pieds articulés). Leur caractéristique principale est
de ne pas avoir de squelette interne, mais de posséder une carapace
rigide (exosquelette), responsable du craquement si savoureux quand
on les mange.
Le corps des insectes est divisé en trois parties
: tête, thorax, abdomen. Ils ont six pattes rattachées au thorax
(comme la mouche, l'abeille, le papillon). L’araignée, pourvue de
huit pattes, n’est donc pas un insecte. Quand ils ont des ailes
(deux ou quatre), celles-ci sont aussi fixées au thorax.
Pour se
développer les insectes passent par différentes phases : l’œuf,
la larve, la nymphe et l’imago (insecte parfait). Les
transformations sont appelées métamorphoses. Pour grandir à ces
différents stades, l’insecte mue. Sa carapace (cuticule) externe
n’étant pas extensible, une nouvelle plus grande est fabriquée et
fait tomber l’ancienne.
La plupart des insectes ont une durée
de vie très courte. Malgré cela, leur population est extrêmement
importante, à tel point que le nombre d'espèces d'insectes est
équivalent à celui de tous les autres êtres vivants réunis,
animaux et plantes.
Ils furent les premiers animaux à s'adapter à
la vie terrestre. Petits, mais organisés, nombreux, adaptés à
tout, présents partout, ils ont presque tout inventé : organisation
sociale, défense, agression, architecture, formes, couleurs.
Coléoptères (coccinelles, hannetons)
Cantharidae
Cantharide commune
Téléphore fauve
La cantharide commune
Cousine du téléphore fauve, aussi parfois appelée téléphore sombre, la cantharide commune lui ressemble. Comme son nom l'indique, elle est commune... On la reconnaît à ses élytres noires, ses fémurs noirs et surtout la tache noire, à la base de la tête sur le torax, qui permet de la distinguer d'autres cantharides.
L'adulte
se nourrit essentiellement de pollen et de nectar mais ne se refuse
pas des insectes à l'occasion. Les larves qui vivent dans le sol
sont en revanche exclusivement carnivores et se nourrissent de petits
insectes et de mollusques.
Carte
d'identité :
Cantharide commune, téléphore sombre.
Nom
scientifique :
Cantharis
fusca.
Ordre
des coléoptères.
Famille
:
cantharidés.
Longueur
: 7 à
10 mm.
Le
téléphore fauve
Le
téléphore est un coléoptère, que l'on rencontre souvent l'été,
en train de profiter des rayons du soleil sur les ombellifères. Il
est commun à peu près partout et donc pas du tout spécifique du
milieu dunaire. Orangée au thorax, sa couleur devient de plus en
plus foncée en descendant l'abdomen, pour terminer noire au bout des
élytres. Les antennes et les bouts des pattes sont noirs.
Plutôt
carnivore, il mange les petites larves et pucerons, qu'il peut
trouver parmi les fleurs. Il ne se refuse pas non plus un petit
grignotage de pollen et de pétales. L'une des occupations préférées
du téléphore l'été, entre deux repas, et pourquoi pas en même
temps, est de s'accoupler sur les inflorescences. Ensuite, la femelle
s'en va pondre juste sous la surface du sol. Les larves muent
plusieurs fois pendant l'hiver. La nymphose se fait au printemps
suivant.
Carte
d'identité : Téléphore fauve.
Nom
scientifique :
Ragonycha
fulva.
Ordre
des coléoptères.
Famille
: cantharidae.
Longueur
: 7 à
10 mm.
Omophron limbatum
Dyschirius
Coléoptères
carabidae
Les
Carabidae ou carabiques sont des insectes terrestres vifs et agiles
qui se rencontrent dans de nombreux milieux ( forêts, friches,
parcs, jardins, dunes etc… ) et jusque dans les villes.
Ils sont
pour la plupart carnivores et se nourrissent de petites proies :
gastéropodes, vers, larves et autres insectes. Certaines espèces
sont granivores.
Ils peuvent être parés de couleurs vives et
métalliques.
Cette grande famille est divisée en plusieurs
sous-familles.
Omophron
limbatum Fabricius (5 mm)
Ce
joli coléoptère de forme arrondie appartient à la sous-famille des
Omophroninae.
Il vit au bord des eaux douces ou saumâtres.
Pendant la journée, il se tient dans le sable très humide et ne
sort que la nuit pour chasser les petits diptères. On peut
l'observer en arrosant ou piétinant le sable où il se cache. Il vit
souvent en petites colonies.
Dyschirius sp (4,5mm)
Le
genre Dyschirius fait partie de la sous-famille des Scaritinae.
Il
comprend en Europe une soixantaine d'espèces très voisines dont la
détermination exacte est souvent difficile. La couleur est presque
toujours noir luisant.
Ce sont des insectes fouisseurs dont les
tibias antérieurs larges et aplatis sont munis de fortes dents. Ils
vivent au bord de la mer ou le long des cours d'eau et creusent leur
terrier dans le sable des plages ou les berges des mares et
rivières.
Leur activité est surtout nocturne.
Cincindelidae
Cicindèle hybride
La cicindèle hybride
Sous les élytres
colorées se cache un redoutable prédateur, un "tigre"
pour les autres insectes qui lui passent devant les mandibules. C'est
un insecte vif, bon coureur, qui ne se laisse pas approcher de trop
près. Il saute et s'envole un peu plus loin, dès qu'il se sent
dérangé. La nuit, il s'enterre dans le sable.
La
cicindèle hybride affectionne le sable et les graviers, pourvu
qu'ils soient bien exposés au soleil. Les premières chaleurs du
printemps la font sortir de l'hibernation. Les accouplements se
forment de mai à juin. L'accouplement des insectes nouvellement
éclos se fera plutôt en août et en septembre. La larve, de 10 à
15 cm de longueur, vit dans un puits vertical qu'elle creuse et
élargit progressivement. Il pourra atteindre 40 cm de profondeur.
Elle se poste en général à l'entrée du trou, pour attraper
insectes ou araignées de passage. Sa métamorphose prend deux ans.
Carte
d'identité :
Cicindèle hybride.
Nom
scientifique : Cicindela
hybrida (L.).
Ordre
des coléoptères.
Famille
:
cicindelidae.
Longueur
: 10 à
15 mm.
Curculionoidae
Phyllobius pomaceus
Le phyllobius
Si vous passez à côté d'un massif d'orties vers les mois de mai ou juin, arrêtez vous donc un instant pour observer les feuilles. Vous avez, à cette période, toutes les chances de rencontrer ce très joli petit insecte vert, de huit millimètres environ. Il s'agit de Phyllobius pomaceus (synonyme : urticae), charançon de l'ortie encore parfois appelé phyllobie des orties. Cette espèce est inféodée à la grande ortie dont elle consomme les feuilles.
C'est
un coléoptère de la famille des charançons. Ces derniers ont la
tête qui se prolonge par un rostre. Phyllobius fait partie des
charançons qui ont un rostre court. Il a le corps recouvert de
squamules vertes qui lui permettent de se camoufler sur les feuilles.
Les individus âgés ont tendance à perdre leurs petites écailles
irisées et deviennent plus sombres.
Les charançons sont les
plus nombreux des coléoptères, on en compte 1500 répertoriés en
France. Ils sont phytophages et ne sont en général pas les
bienvenus au jardin. Ils sont souvent connus sous le vocable de
« ravageurs ». Chaque espèce est inféodée à une
plante qu'elle affectionne de manière privilégiée. Ainsi la
calandre du blé, petit cousin du phyllobius, est le charançon qui
sème, du haut de ses deux millimètres, l'effroi dans les greniers.
Le balanin, lui, se réserve les noisettes. En fait, peu de plantes
leur échappent.
Notre phyllobius doit son nom au fait qu'il vit sur les feuilles : phyllo = feuille et bio = vie. Le 2ème terme d'un nom scientifique (nom de genre) exprime souvent une caractéristique particulière. Ainsi pomaceus, qui ressemble à une pomme, fait référence à sa couleur vert pomme. Urticae, le deuxième nom possible, rappelle, lui, l'ortie.
Carte
d'identité :
Phyllobius urticae, Phyllobie de l'ortie.
Nom
scientifique : Phyllobius
pomaceus ou phyllobius urticae.
Ordre
des coléoptères.
Famille
: Curculionoidae.
Longueur
: de 7
à 9 mm.
Dystiscidae
Agabus conspersus
Coléoptères Dytiscidae
Les
Dytiscidae représentent la famille la plus importante parmi les
coléoptères aquatiques avec 192 espèces recensées dans notre
pays. Leur corps est en général aplati et leurs pattes postérieures
longues et munies de soies sont particulièrement adaptées à la vie
aquatique. Ce sont d'excellents nageurs. En France, leur taille varie
de moins de 2 mm à près de 40 mm. Ils habitent les eaux stagnantes
ou légèrement courantes, douces ou saumâtres.
Les Dytiscidae à
l'état adulte vivent entièrement dans l'eau et ne remontent en
surface que pour renouveler leur provision d'air. Ils sont pour la
plupart capables de sortir de leur élément liquide et de s'envoler
vers d'autres mares lorsque l'eau vient à manquer.
Ce sont de
redoutables prédateurs qui se nourrissent de petits animaux
aquatiques ( larves, vers, petits crustacés, autres insectes
aquatiques etc… )
La ponte s'effectue sur ou à l'intérieur des
tiges de plantes aquatiques.
Les larves sont exclusivement
aquatiques et très carnassières. Elles ne quittent l'eau que pour
se nymphoser dans les berges.
L'adulte éclot après quelques
semaines et ne regagne l'élément liquide que lorsque ses téguments
sont suffisamment durcis.
Les plus grosses espèces vivent de 1 à
2 ans et exceptionnellement 3 ans.
Agabus
conspersus Marsham (7,5 mm)
Le genre Agabus compte en France métropolitaine 22 espèces de taille moyenne ( 6 à 11 mm ). Agabus conspersus a le dessus du corps de couleur ferrugineuse à l'aspect délavé. Il se rencontre surtout dans les eaux douces ou saumâtres proches du littoral.
Agabus
nebulosus Forster (8 mm)
Cette
espèce est reconnaissable à ses élytres gris jaunâtres couverts
de mouchetures noires donnant un aspect marbré.
Il s'agit d'une
espèce commune qui se rencontre dans toutes les eaux dormantes.
Ilybius
fuliginosus Fabricius (10,5 mm)
Ce
genre comporte en France 14 espèces toutes de couleur
sombre.
Ilybius fuliginosus est assez étroit, peu convexe, de
couleur brun foncé orné d'une bordure latérale jaunâtre.
Il se
rencontre sur tout le territoire, dans les eaux stagnantes ou
faiblement courantes.
Colymbetes
fuscus Linnaeus (17 mm)
Il s'agit d'une espèce commune dans toute l'Europe, d'une taille de 15 à 18 mm. Elle peut être très abondante par places, notamment dans les pannes littorales.
Rhantus
suturalis Mac Leay (11,5 mm)
Le genre Rhantus suturalis compte 10 espèces en France. Rhantus suturalis est l'espèce la plus commune du genre. Sa taille atteint 12,5 mm. Le dessus du corps est testacé à irrorations élytrales noires. On le rencontre dans toutes les eaux stagnantes : mares, fossés, délaissés des cours d'eau etc…
Dytiscus
circumflexus Fabricius (30 mm)
Les
Dytiques comptent parmi les plus grandes espèces de coléoptères
aquatiques.
Ce sont de redoutables prédateurs qui n'hésitent pas
à s'attaquer aux alevins, tritons et jeunes grenouilles. Le Dytique
et sa larve sont " la terreur des mares ". Dytiscus
circumflexus, d'une taille de 27 à 33 mm, est, en France
septentrionale, assez commun dans les mares proches du littoral mais
plus rare à l'intérieur des terres. Sa durée de vie à l'état
adulte peut atteindre 2 ans.
Hygrotus
impressopunctatus Schaller (4,5 mm)
Cet
insecte de taille modeste ( 4 à 5 mm ) se rencontre partout en
France dans les eaux calmes, douces ou saumâtres, sauf dans les
hautes montagnes.
Ses élytres sont ornés de 4 à 5 lignes
longitudinales noires peu distinctes.
Haliplidae
Haliplus ruficolis
Coléoptères haliplidae
La
famille des Haliplidae compte en France 22 espèces de taille modeste
n’excédant pas 5 mm, à pattes longues et frêles. Ce sont
néanmoins d’excellents nageurs.
Ils fréquentent les eaux
stagnantes où légèrement courantes bien pourvues en végétation
aquatique.
Ce sont des insectes végétariens qui se nourrissent
d’algues filamenteuses et de characées et ne s’attaquent
qu’exceptionnellement aux petits arthropodes.
Leurs larves ne
nagent pas mais rampent au fond de l’eau ou grimpent le long des
tiges. Elles sont également végétariennes.
Pour se nymphoser,
elles quittent l’élément liquide et creusent une petite loge dans
les berges.
Haliplus
immaculatus Gerhardt (2,8 mm)
Il
diffère de H. ruficollis par les lignes élytrales noires entières
et la plus grande largeur située au milieu des élytres.
On le
rencontre dans la partie septentrionale de la France où il est peu
commun et localisé.
Haliplus
ruficollis De Geer (2,7 mm)
C’est
une des espèces les plus courantes de la famille.
Il est court,
très convexe, brillant, testacé à lignes élytrales et tâches
noires. La couleur de fond et le dessin élytral sont variables. Il
ne mesure que 2,5 à 2,8 mm
Sa plus grande largeur se situe au
niveau des épaules.
Il occupe toutes les eaux calmes riches en
végétation.
Hydrophilidae
Enochrus melanocephalus
Enochrus bicolor
Coléoptères Hydrophilidae
Cette
grande famille comprend en France 78 espèces de taille très
variable comprise entre 1 et 50 mm. Ils ne sont pas chasseurs. Ce
sont des insectes essentiellement aquatiques qui nagent lentement ou
se déplacent le long des tiges de plantes submergées dont ils se
nourrissent. Toutefois les plus grandes espèces ne dédaignent pas
les proies mortes.
Ils remontent périodiquement en surface pour
renouveler leur provision d'air.
Quelques espèces vivent dans les
mousses humides, les champignons où les excréments de bovins.
Les
larves sont carnassières et s'attaquent aux mollusques où autres
larves aquatiques.
La nymphose a lieu dans une loge creusée dans
les berges à proximité de l'élément liquide.
Enochrus
melanocephalus Olivier (4,5 mm)
Cet
insecte de taille modeste, très convexe, est reconnaissable à sa
tête noire avec une tâche jaune antéoculaire de chaque côté.
Il
se rencontre dans presque toute la France, dans les eaux peu
profondes, vaseuses, bien pourvues en végétation.
Enochrus
bicolor Fabricius (5,5mm)
Cette
espèce assez commune se rencontre dans les eaux douces où
saumâtres, principalement sur le littoral de la Méditerranée à la
Mer du Nord. Elle peut être très abondante sous les fucus. Elle
vole parfois l'été par temps orageux.
Hygrobiidae
Hygrobia hermanni
Coléoptères hygrobiidae
La famille des Hygrobiidae n’est représentée en France que par une seule espèce : Hygrobia hermanni.
Noteridae
Noterus clavicornis
Hygrobia hermanni (9 mm)
Il
s’agit d’un insecte d’une taille comprise entre 8,5 et 10 mm,
de forme ovale, très convexe, ventru, de couleur variée de noir et
de roux.
On le rencontre dans les mares et fossés à fond de vase
dans laquelle il s’enfonce et ne remonte en surface que pour
renouveler sa provision d’air.
Il se nourrit de
Tubifex.
Lorsqu’il est inquiété, Hygrobia hermanni stridule
par frottement de ses élytres.
On le rencontre dans toute la
France sauf en montagne, au dessus de la zone subalpine.
Coléoptères
Noteridae
La
famille des Noteridae ne compte en France que 3 espèces dont 2 se
rencontrent dans notre région.
Leur taille est faible ( 3,5 à
4,5 mm ). Leur corps très convexe au dessus est plat en dessous. Les
pattes sont courtes, ce sont néanmoins d'excellents nageurs qui se
nourrissent de petites proies.
C'est la seule famille de
coléoptères aquatiques qui effectue son cycle complet, de la larve
à l'adulte, dans l'élément liquide.
Noterus
clavicornis De Geer (4,5 mm)
Se
rencontre dans toute la France jusqu'à une altitude de 1300 m
environ.
Il affectionne les mares et fossés peu profonds où il
peut être très abondant par places.
Hyménoptères (guêpes, abeilles fourmis)
Colletidae
Colletes halophilus
Colletes halophilus (halophilus = qui aime le sel, en latin) est une abeille solitaire que l’on voit apparaître en août et en septembre essentiellement sur l’aster maritime (aster tripolium) dont elle collecte le pollen pour ses larves. Elle nidifie dans les sols argilo-sableux. Bien que solitaire, il n’est pas rare de trouver des nids regroupés en colonies informelles. Le nid est une cavité isolée du sol par une membrane protectrice. Son goût pour l’aster maritime fait qu’on la retrouve sur les côtes des Pays-Bas et de la Belgique. En France, en plus de notre région, elle a été localisée assez récemment à plusieurs endroits du littoral atlantique.
Les
abeilles solitaires représentent 85 % des 20000 espèces d’abeilles.
En Europe on estime les colletidae à une centaine d’espèces pour
environ 2000 dans le monde.
A
défaut de voir halophilus, vous pourrez peut-être observer près de
chez vous hederae qui est une très proche parente qui lui ressemble
tant qu’elles ont souvent été confondues. En effet hederae
(lierre en latin) se rencontre, elle, quasiment exclusivement sur les
fleurs de lierre en septembre.
La collete n'est pas agressive et ne pique que lorsqu’elle est menacée, si vous l’enfermez dans la paume de la main par exemple. En revanche si l’une d’elle venait à se poser sur vous, vous ne risquez pas grand chose, car elle n’a pas le comportement de défense observé chez d'autres hyménoptères.
Carte
d'identité :
..
Nom
scientifique : Colletes
halophilus.
Ordre
des hymenoptères.
Famille
:
Colletidae.
Cynipidae
Cynips de l'églantier
Le cynips des bédégars
Cette drôle de touffe poilue que l'on rencontre parfois sur l'églantier s'appelle un bédégar. Le petit Larousse nous dit que ce nom à consonnance curieuse vient du persan. Il désigne une galle provoquée par un insecte : le cynips, diplolepis rosae, de son nom scientifique. Elle peut atteindre la taille d'un poing, en fonction du nombre de locataires.
La galle est recouverte de longs "cheveux" très ramifiés de couleur verdâtre.
La larve du cynips se développe dans une loge à l'intérieur de la galle. Les parois de ces cellules sont fines et riches en éléments nutritifs. Une petite galle peut ne contenir qu'une loge larvaire, mais plus fréquemment plusieurs alvéoles d'une larve chacune. La larve grandit dans la galle et effectue sa nymphose vers la fin de l'été ; la nymphe hiverne.
A l'automne, la galle change de couleur et d'aspect. Elle se déssèche, pour ne plus ressembler qu'à une boule irrégulière. Au printemps suivant, les cynips éclosent. Il s'agit pour la plupart de femelles qui pondront un grand nombre d'oeufs parthénogénétiques.
Carte
d'identité :
Cynips des bédégars.
Nom
scientifique : Diplolepis
rosae (L.).
Ordre
des
hymenoptères.
Famille
: Cynipidae.
Longueur
: 3,7 à
4,3 mm.
Sphecidae
Ammophile des sables
L'ammophile des sables
L'ammophile
aime les endroits sablonneux et chauds. Elle trouve dans les dunes un
environnement qui lui convient tout à fait. Le promeneur attentif
pourra facilement l'observer l'été et pendant l'automne. Elle
appartient à la famille des guêpes fouisseuses. Contrairement à de
nombreux hyménoptères qui sont des insectes sociaux, elle est
solitaire. Elle est totalement inoffensive pour l'homme et réserve
ses piqûres pour les chenilles qui serviront de nourriture à ses
larves. L'insecte est, lui, amateur de nectar, vous pourrez le voir
en train d'en rechercher dans la corolle du liseron des sables.
La femelle dispose de pattes antérieures équipées de "brosses" qui lui permettent de fouiller le sol. Elle creuse un nid dont elle cache l'entrée dans le sable. Puis elle se met en chasse car sa future larve est carnassière et a besoin d'être nourrie. La victime est en général une chenille de papillon de nuit. Cette dernière une fois capturée est promptement paralysée par plusieurs piqûres. Elle demeure en vie, mais ne peut plus se déplacer. L'ammophile entraîne ensuite sa victime dans son nid, elle s'y glisse avec elle et lui fixe un oeuf sur le corps. Enfin, elle masque l'entrée du nid. Quelques jours plus tard, la larve éclôt et se nourrit de la chenille paralysée. Dix jours de plus et elle s'enferme dans un cocon où la nymphose se fait peu après.
Carte
d'identité :
L'ammophile des sables
Nom
scientifique : Ammophila
sabulosa (L.)
Ordre
des
hymènoptères
Famille
: Sphecidae
Longueur
: mâle
16 à 23 mm, femelle 20 à 28 mm..
Hétéroptères (punaises)
Coreidae
Corée marginée
Punaise
de couleur brun roussâtre, la corée marginée est commune.
On la rencontre à la lisière des bois, dans les clairières et les prairies humides. Plus généralement elle accompagne ses plantes hôtes qui sont les espèces du genre Rumex (oseille, patiences).
Les larves se contentent des feuilles et les adultes préfèrent les graines.
L'accouplement se produit en mai et juin et peut durer quelques heures. La ponte a lieu sur la plante hôte et les larves éclosent au bout de 3 à 4 semaines. Elles passent par 5 stades avant de devenir adultes.
Carte
d'identité : Corée
marginée, punaise brune.
Nom
scientifique : Coreus
marginata.
Ordre
des
hétéroptères.
Famille
: coreidae.
Longueur
: 10 à
13 mm.
Lépidoptères (papillons)
Arctidae
Goutte de sang
La Goutte de sang
La
goutte de sang est un petit papillon (entre 32 et 42 mm d’envergure).
Malgré sa couleur, on ne la croise pas très souvent sur le platier
entre mai et août car elle est en partie nocturne. Pourtant elle est
bien présente. A défaut de la rencontrer elle-même, vous ne
pourrez pas manquer ses chenilles aux rayures jaunes de juin à août.
Elles se développent quasiment exclusivement aux dépens des pieds
de la jacobée (séneçon jacobé), ne laissant après leur passage
que les tiges.
Elles sont souvent disposées en grand nombre sur
la tête de la plante, près des boutons floraux.
Comme de
nombreux papillons, l’espèce est très liée à une plante « hôte
», ici le séneçon jacobé. Le nom scientifique de la goutte de
sang le rappelle : Tyria jacobaeae. On l'appelle aussi parfois
l'écaille du séneçon ou encore le carmin.
Le
papillon et sa chenille sont protégés de certains prédateurs par
leurs couleurs vives. Elles sont un avertissement pour les oiseaux.
La chenille contient en particulier une toxine qu’elle tire du
séneçon. Cette protection est toute relative, car ce sont des
araignées ou certains coléoptères, insensibles au poison qui se
chargent de les manger.
Carte
d'identité : Goutte de sang ou écaille du séneçon.
Nom
scientifique : Tyria
jacobaeae.
Ordre
des lépidoptères.
Famille
: Arctiidae.
Envergure
: 30
mm.
Lymantriidae
Bombyx cul-brun
La Chenille du Cul-brun
Il
n'est pas rare de rencontrer sur les branches d'argousier des paquets
soyeux. Déssechés en hiver, ils semblent se réveiller au début du
printemps. Des petites chenilles brunes et poilues s'agitent à
l'intérieur. A regarder avec les yeux, car les poils sont urticants,
particulièrement pour les personnes allergiques.
Il s'agit des
chenilles d'un petit papillon de nuit blanchâtre : le bombyx
cul-brun (Euproctis
chrysorrhoea).
Comme son nom l'indique, le papillon porte une touffe de poils bruns
dorés sur la partie postérieure de l'abdomen. Il fait son
apparition vers la fin du mois de juin. La femelle pond des oeufs en
plaques sur les branches d'argousier. Les chenilles éclosent un mois
plus tard, à la fin de l'été. Elles se protègent en fabriquant un
abri de soie. Puis elles passent l'hiver à l'état de diapause,
protégées des éléments naturels dans les nids soyeux décrits
plus haut.
Le bombyx cul-brun n'est pas un insecte spécifique de la dune. On le retrouve comme ravageur sur de nombreux arbres fruitiers comme les pommiers et les poiriers.
Noctuidae
Noctuelle gamma
La noctuelle gamma
Voilà un papillon qui n'est pas spécifique du milieu dunaire. C'est un migrateur qui nous vient du Sud (Afrique du Nord). Certaines années, comme 2006, il lui arrive de pulluler et d'envahir les lavandes de mer en fleur. Fébrile et toujours en action, il passe de fleur en fleur, dès l'après midi, malgré un rytme de vie plutôt nocturne.
La
noctuelle gamma est fréquente en Afrique du Nord et dans le Bassin
méditerranéen pendant l'hiver ; elle n'arrive chez nous qu'à
partir du printemps. On peut la retrouver jusqu'en Finlande dans le
cours de l'été.
Le papillon n'a pas de plante hôte spécifique, mais la chenille peut se développer sur des "mauvaises herbes" sur des plantes cultivées comme la betterave, la pomme de terre, le lin ou encore des céréales. Ce qui lui vaut d'être classé parmi les ravageurs. Chez nous les dégâts peuvent intervenir en été surtout les années de pullulement, car les chenilles sont particulièrement voraces. Heureusement la nature étant bien faite, en même temps que ces explosions démographiques, se développent les ennemis naturels de la chenille, notamment des maladies virales. Ceci permet de réguler la population et de ne pas voir de deuxième génération la même année.
Carte
d'identité :
Noctuelle
gamma (parfois appelée lambda).
Nom
scientifique : Autographa
gamma.
Ordre
des lépidoptères.
Famille
:
Noctuidae.
Nymphalidae
Belle dame
Vulcain
La Belle dame
La
belle dame ou vanesse du chardon est un papillon assez commun. On
peut le rencontrer d'avril à octobre. C'est un papillon migrateur au
vol puissant. La première génération nous arrive d'Afrique du Nord
au printemps. Ses effectifs peuvent fluctuer selon les années. La
dernière grande invasion date de 1996. La remontée s'effectue par
deux voies privilégiées, l'une à l'ouest longe les côtes,
l'autre remonte par le Rhône.
La deuxième, voire la troisième génération peut se produire chez nous. La majorité des individus de dernière génération repart vers le sud avant le retour du froid, les autres meurent.
La belle dame se développe principalement sur les chardons (d'où son nom de vanesse du chardon), mais aussi sur les orties, les bardanes, les mauves, les tussilages, les artichauts.
Carte
d'identité :
Belle Dame.
Nom
scientifique : Cynthia
cardui.
Ordre
des lépidoptères.
Famille
:
Nymphalidae.
Envergure
: 45 à
62 mm.
Le Vulcain
Le vulcain est un papillon commun. Vous pourrez le voir surtout en juillet et août. Entre le 14 juillet et la première semaine d'août il fréquente assidûment les massifs d'eupatoire chanvrine, trois ou quatre cents mètres à l'ouest (à gauche) de l'observatoire principal. Cet endroit est d'ailleurs, à cette période, le lieu de rencontre de nombreux papillons tels les paons du jour ou encore les belles dames. Comme ces dernières, le vulcain, appelé aussi atalante ou parfois amiral, est un papillon migrateur, qui nous vient du sud de l'Europe et de l'Afrique du Nord. Il arrive chez nous au printemps et peut se reproduire. Sa descendance pourra soit continuer à monter vers le nord, rester sur place ou repartir vers le sud à l'automne pour la migration retour. Les deux voies de migration connues sont la côte atlantique à l'ouest et la vallée du Rhône et les cols alpins à l'est. L'intérêt pour les déplacements de papillons est assez récent en France, où l'on ne dispose de données relativement précises que depuis 1999.
Le vulcain, comme le paon du jour et la petite tortue, pond de préférence ses œufs sur les orties. Les chenilles sont solitaires. Il y a en général deux générations entre l'arrivée au printemps et le départ à l'automne. Le vulcain se nourrit de nectar, mais aime aussi les fruits mûrs d'où son deuxième nom atalante. Atalante en effet n'avait accepté d'épouser que celui qui pourrait la battre à la course à pied. Bien sûr, personne n'y arrivait, sauf un certain Hippoménès qui avait reçu d'Aphrodite trois pommes d'or. Il les lança au cours de la compétition, Atalante commit l'imprudence de vouloir les ramasser et fut battue.
Carte
d'identité :
Vulcain.
Nom
scientifique : Vanessa atalanta.
Ordre
des lépidoptères.
Famille
:
Nymphalidae.
Envergure
:
50 à 60 mm.
Papilionidae
Machaon
Le Machaon
Souvent une promenade au platier peut vous réserver de bonnes surprises, comme ce machaon rencontré sur des pieds de lavande de mer, à la fin du mois de juillet. Ce très beau papillon au vol planant, peut se rencontrer partout en France, mais il est peu fréquent.
Longtemps
les jardiniers l'ont pourchassé, car sa chenille a un gros appétit
pour les feuilles de carottes. En effet, elle se développe sur les
ombellifères, avec une préférence pour les carottes et le fenouil.
Cet appétit a néanmoins été largement exagéré car la chenille
est toujours solitaire : pas de pullulation et donc pas de risque de
retrouver son lopin de carottes rasé.
Selon
les régions, il peut y avoir une, deux ou trois générations par
an.
Carte
d'identité :
Machaon, Grand porte queue.
Nom
scientifique : Papilio machaon.
Ordre
des
lépidoptères.
Famille
:
Papilionidae.
Envergure
:
jusqu'à 90 mm.
Satyridae
Agreste
Tircis
L'Agreste
L'agreste est un papillon commun, que l'on rencontre dans les landes, les pelouses sèches, les friches et les dunes. Ses plantes hôtes sont des graminées. La femelle pond les œufs sur les feuilles entre juin et septembre. Les chenilles se nourrissent la nuit et se cachent dans la végétation pendant la journée. Elles passent l'hiver au dernier stade, dans la terre.
L'agreste passe beaucoup de temps à terre et n'ouvre jamais ses ailes au repos… Ce qui est bien dommage pour les photos. Il est connu pour ne jamais se chauffer au soleil, les ailes ouvertes. Dès qu'il est posé, il replie ses ailes et s'amuse avec le soleil. Selon sa position, il modifie sa température et son ombre portée. Réchauffé, il fait face au soleil et son ombre diminue.
Carte
d'identité :
Agreste.
Nom
scientifique : Hipparchia semele.
Ordre
des lépidoptères.
Famille
: Satyridae.
Envergure
:
jusqu'à 30 mm.
Le Tircis
Le
tircis (Pararge aegeria) est un papillon assez commun, pas spécifique
du milieu dunaire. Vous pourrez le rencontrer au platier, dans la
dune à fourrés, car il affectionne les allées boisées. Il aime à
se chauffer au soleil d'avril à septembre. Il n'est pas rare de
voir, au détour d'un sentier, deux papillons voletant ensemble. On
pourrait penser à une parade nuptiale, il n'en est rien. Il s'agit
de deux mâles qui défendent leur territoire.
Deux générations,
dont les chenilles apprécient le chiendent et autres graminées, se
succèdent sur l'année, une au printemps, l'autre en été.
La chenille verte se rétrécit vers les deux extrémités, vert vif, avec rares poils blanchâtres et lignes floues vertes, plus foncées et jaunâtres sur le corps.
La chrysalide est verte, elle aussi. Elle reste accrochée à un brin d'herbe.
Carte
d'identité : Tircis
Nom scientifique : Pararge aegeria.
Ordre des lépidoptères
Famille :
satyridae
Sphingidae
Sphinx de l'euphorbe
Le Sphinx de l'Euphorbe
La
chenille très spectaculaire est visible en fin d'été sur les
plants d'euphorbe. Autrefois beaucoup plus répandue, elle est
aujourd'hui présente essentiellement dans les dunes. Les massifs
dunaires offrent encore un refuge vierge de tout pesticide à cette
chenille qui n'apprécie pas la pollution.
La chrysalide
passe l'hiver dans le sable dans une petite cavité.
Le
papillon apparaît enfin vers la fin du mois de juillet. Après
l'accouplement, la femelle pond sur la plante hôte : l'euphorbe.
"
D'abord toutes noires à la naissance, puis vert clair, les chenilles
prennent ensuite de remarquables couleurs. A l'avant dernier stade,
sur un fond noir piqueté de blanc, on remarque de superbes taches
jaunes et vertes. Au dernier stade, les rayures dorsales et latérales
sont devenues rouges. La tête et els pattes sont elles aussi passées
au rouge, tout comme la corne qui conserve une extrémité noire. Des
taches jaunes ornent chaque segment. Très vorace, elle vit, de
juillet à octobre, sur les euphorbes dont elle dévore activement
les feuilles étroites."
Carte
d'identité :
Sphinx de l'euphorbe.
Nom
scientifique : Celerio euphorbiae.
Ordre
des
lépidoptères.
Famille
: sphingidae.